Ce poème Le petit Je(u)
a été écrit d’après la série photographique Les
dormeurs de Marie-Christine Schrijen qui fonctionne comme un hommage
indirect aux quatre membres des « Phrères simplistes », annonciateurs du Grand Jeu dont l’activité onirique a toujours été la base de la
création littéraire. Rêve dans le rêve, il a pour ambition de creuser la notion
de transposition.
Le Petit Je(u)
en hommage à Roger Caillois
en hommage à Roger Caillois
René
Daumal
Visage
impénétrable
Mystère
des fragments de rêve
L’invincible
sommeil frappe
Celui
qui rêve
Parti
dans des voies intimes
Il
transcrit en sueur
La
litanie des désirs enfouis
Sur la place
centrale
D’une ville
provinciale
Un monument
exerce
Son
irrépressible attention
Aux mornes
souvenirs
D’une guerre
dite grande
Des hommes
petits
Ont dressé un
cénotaphe
Les
yeux clos
Traduisent
la pose
De
celui qui meurt
De
ne pas mourir
L’essence
d’un instant
Le
temps aboli
Ne
restait alors
Qu’à
écrire enfin
Le
mot toujours
A
l’envers d’un parchemin
Survivant
d’une époque
Pleine
d’ombres sinueuses
Roger Gilbert-Lecomte
Visage
recomposé
D’une
matière nouvelle
En
ces temps lointains
N’existaient
pas encore
Les
divins pixels
Ici
des mousses natives
Hypothèquent
notre avenir
Sur la place
excentrée
D’une ville
capitale
Un monument
exerce
Son
irrépressible attention
Aux mornes
souvenirs
D’une guerre
dite grande
Des hommes
petits
Ont dressé un
mémorial
Des
anges gangsters
Passent
en vrombissant
Mystère
des synthèses
Avant
leur inversion codée
En
des docks étranges
La
lune apparaît
En
ses quartiers mythologiques
Froide
et absolue
Comme
une vodka céleste
Prohibition
du désir
Port
des amnésiques
Voici
la fin du voyage
Roger
Vaillant
Visage
explosé
Au
nez meurtri
D’une
puissance certaine
Il
abolit la frontière
Entre
rêve et réalité
Détours
sans pareil
D’une
aube à écrire
Sur la place
annexe
D’une ville
régionale
Un monument
exerce
Son
irrépressible attention
Aux mornes
souvenirs
D’une guerre
dite grande
Des hommes
petits
Ont dressé un
mémorial
Sournoises
lueurs
Du
monde d’avant
La
puissance des sens
Réveille
le passé
Une
tour symbole
Narre
d’étranges aventures
Des
chevaliers de métal
Cherchent
un Graal inexistant
Au
centre toujours vide
D’une
cathédrale de feu
Les
trompes héroïques
Annoncent
l’aboutissement
Robert
Meyrat
Visage
apaisé
D’une
langueur monacale
Il
distille son suc
D’entre
les lames
Porteur
d’une idée
A
jamais égarée
Dans
les songes anciens
Sur la place
connexe
D’une ville
emblématique
Un monument
exerce
Son irrépressible
attention
Aux mornes
souvenirs
D’une guerre
dite grande
Des hommes
petits
Ont dressé un
mémorial
Poussée
des ambitions
Face
aux puissances nocturnes
Il
faut à nouveau énoncer
La
vérité des sages
Qui
d’un commun accord
Tiennent
les strates unies
L’âme
toujours réinventée
Vit
des instants solitaires
Entre
le flux d’une rime
Et
le reflux d’un concept
Penseurs
aux idées larges
Voici
le temps des sémaphores
Christian Skimao
Ce poème appartient au tirage de tête de l'ouvrage Têtes aux Editions Venus d'ailleurs. Il a été publié à quatre exemplaires avec quatre photos argentiques originales de Marie-Christine Schrijen en 2014.
Christian Skimao
Ce poème appartient au tirage de tête de l'ouvrage Têtes aux Editions Venus d'ailleurs. Il a été publié à quatre exemplaires avec quatre photos argentiques originales de Marie-Christine Schrijen en 2014.
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